On ne peut exclure le fait que l’évolution du poids de certaines normes fluctue en fonction de la conjoncture et d’une certaine « mode ».
Ainsi, après avoir connu un décollage intéressant, la norme ISO 14001 plafonne sous le joug de la crise qui impose sa vision court terme et ses impératifs de survie au détriment d’une prise en considération de nos impacts environnementaux à moyen et long terme.
D’autres normes sont limitées soit par la taille de la niche concernée , c’est le cas de PEFC – FSC qui ne concerne que les entreprises de l’industrie bois – papier – carton.
Soit par le nombre restreint de donneurs d’ordres, certification MASE par exemple imposée par une dizaine d’acteurs sensibles à la sécurité au travail.
Soit enfin par le caractère purement français de certaines normes telles que les normes de services. (Afnor, SGS, Bureau Veritas)
S’il est bien une norme qui échappe à tous ces constats, c’est bien la norme ISO 9001.
Bien que en constante baisse proportionnelle, due notamment à l’avènement d’une foultitude de normes spécialisées répondant plus précisément au cahier des charges exigeant de certains donneurs d’ordre,
La certification ISO 9001 échappe aux fluctuations pour rester la norme la plus étendue (35000 certifiés en France environ) et la plus souscrite (environ 2000 par an) par les entreprises françaises.
Son caractère internationalement répandue est selon moi le facteur le plus déterminant pour justifier un tel engouement.
Je pense toutefois que c’est la norme qui répond le plus aux attentes des managers d’entreprise dans la mesure où la certification ISO 9001 colle au fonctionnement de la société moderne, quelle que soit sa taille.
Formaliser, améliorer, écouter le client…dans un contexte de crise exacerbée reste plus que jamais la priorité absolue des managers d’entreprises performantes.
Frank GIRAULT
Autant la norme ISO 9001 que la 14001, si elles sont mises en œuvre dans l’esprit qui a conduit à leur rédaction,permettent des économies substantielles. Il est toutefois il est vrai que que l’impact de la norme 14001 est moins significatif dans les activités de bureau
L’ISO 9001 montre sa capacité à évoluer dans le temps en s’adaptant aux préoccupations et au contexte des entreprises (cf. DIS 2015). Elle est souvent un premier pas nécessaire pour permettre une certification à partir de référentiels plus complexes.
Représentant ainsi à la fois l’origine de la qualité mais également un véritable précurseur de l’organisation d’entreprise, elle est, lorsque appliquée avec un véritablement bon sens, un outil très puissant au service du chef d’entreprise recherchant tous les axes de performances possibles pour faire évoluer son entreprise.
On peut rajouter que l’ISO 9001 étant universelle, elle est désormais largement connue et devient une référence, notamment pour les marchés publics qui l’exigent de plus en plus
La Norme Iso 9001 touche directement l’organisation et le management global de l’organisme. D’autre part, elle est tournée vers la satisfaction des clients et des parties prenantes, ce qui lui donne un dimension large, d’autant plus si l’entreprise y intègre ses exigences en matière HSE sans.
Les normes de management de la sécurité ou de l’environnement sont à mon avis, plus perçues comme un moyen de se mettre en conformité par rapport à la réglementation (donc parfois couteuses) que comme des sources d’économies (et je rejoint Antoine dans ce sans), car l’expérience montre qu’il est même parfois plus facile de chiffrer les gains ou les économies générées dans ces domaines que dans le domaine de la qualité.
je suis tout à fait d’accord!
Malheureusement…la résistance de L’ISO9001 évoquée s’appuie, de plus en plus j’ai l’impression, sur des motivations externes, Non ? Dans ce cas tous les bienfaits internes listés par les uns et les autres sont-ils réellement atteints grâce à la certification, sinon mêmes visés par ceux qui initient la démarche ?
Cela dit, je rejoins bien-sûr les commentaires sur l’intérêt de développer des motivations internes qui permettent d’intégrer les exigences mais surtout leurs principes sous-jacents au quotidien : A la clé Economies et Croissance sans nul doute !
Pour étayer ce sujet, je vous propose de jeter un oeil à l’occasion à une publication universitaire :
« The relationship between ISO 9001 and financial performance: A meta-analysis. »
Manders, B., Vries, H.J. de & Blind, K. (2013).
Un lien vers les émetteurs :
http://www.rsm.nl/people/basak-manders/publications/
L’étude a le mérite notamment de synthétiser les résultats de nombreuses études sur le sujet !
Je pense que l’ISO 9001 résiste (par rapport à l’ISO 14001) car elle est la plus part du temps imposée par les donneurs d’ordre, et donc ne laisse pas le choix aux entreprises, elle doivent continuer à être certifiées, ou le devenir.
Et pourtant je suis convaincue que c’est au niveau des PMEs qu’elle a le plus a apporter en terme de gain de compétitivité, d’adaptation au changement, d’épanouissement des salariés dans leur entreprise … A nous de le faire savoir 😉
Dans chaque entreprise ISO9001 où j’interviens pour un audit ou un accompagnement à la mise en conformité au niveau supérieur d’exigences que constitue l’EN9100, je commence mon projet par un entretien avec la Direction, où je demande quel bilan fait-il de son organisation ISO9001. Tous ont déclaré sans hésiter: cela a été très bénéfique pour notre organisation, notre structure, notre vision… sans me parler une seule fois de ces vieux raccourcis faciles de « complexité » ou « lourdeur documentaire »; et je constate qu’ils n’accordent pas tant d’importance au certificat lui-même. C’est dire que le bénéfice est au-delà d’une obligation calculée ou contractuelle! cela semble être la spécificité de l’ISO9001.
A l’inverse d’un certificat EN9100, qui est généralement le seul moyen d’obtenir un contrat de sous-traitance aéronautique, ou bien les référentiels environnement ou sécurité qui garantiraient la conformité réglementaire, comme l’a justement souligné Hubert.
Question: Par quel biais encourager et diffuser les témoignages de ces directeurs et managers, de manière à convaincre des entreprises inquiètes de leur pérennité dans un contexte économique aussi agressif ?
Pour finir avec le sourire, je propose de recycler un slogan bien connu: l’iso9001, « l’essayer, c’est l’adopter »
je ne puis qu’être d’accord avec toi sur le fonds, sur la forme le « cela a été très bénéfique pour notre organisation, notre structure, notre vision… » manque de données financières, chiffrées, tangible pour apporter la preuve de cette valeur ajoutée effective pour l’entreprise.
Mais ce sera le thème du prochain article 🙂
Merci Stéphanie de ton intervention.
Ces exigences « naturelles en 9100 deviendront des éléments importants dans l’iso 9001 de demain..2015
L’Iso 9001 s’est imposée en leader et cela est compréhensible. Modèle d’organisation qui a fait ses preuves, elle couvre le plus grand nombre d’entreprises que comporte notre hexagone. Seuls de domaines spécifiques mettent en œuvre des référentiels précis…mais ils ne représentent qu’une minorité.
Ce qui donne toute la valeur de la 9001 c’est son caractère international, donc pas contestable. cette analyse est très informative sur le sujet
Hâte de lire le prochain article alors, sur la mesure économique du bienfait d’un SMQ 9001!
J’aimerais faire remarquer que c’est aux responsables et consultants Qualité d’orienter le pilotage vers des mesures et objectifs de performance, avant de dérouler jargon et outils qualité. D’où la tenue d’entretiens préliminaires ciblés sur les problématiques concrètes de la direction: quels sont vos atouts et faiblesses, internes, et vis-à-vis de la concurrence? comment voyez l’entreprise dans quelques années? etc.
Et leur proposer des indicateurs, et objectifs associés, déclinés par niveaux plutôt que cibles utopiques et décourageantes, qui représenteront vraiment le gain économique et compétitif de l’adoption d’une approche processus: nombre de devis transformés, taux d’intégration des intérimaires (inversément proportionnel au cout des formations d’interimaires), nombre de nouveaux produits développés ou de nouveaux clients, part du client principal dans le CA, ou du fournisseur principal (risque mono-source ou mono-client à réduire) etc etc.
Derrière tous ces indicateurs formulés, il y a les moyens mis en oeuvre par une entreprise pour atteindre des objectifs qui chiffrent concrètement l’augmentation de la performance, ou la sortie d’une situation à risque.
On a bien ainsi la mesure de ce que l’ISO 9001 apporte, alors bravo aux entreprises qui arrivent à s’en passer pour dresser et mener leur plan de bataille… Dans le contexte actuel, j’ai quand même l’impression qu’il n’y a pas de plus sûr moyen qu’un SMQ 9001 pour être rigoureux et cohérent dans son développement, si?
Je partage ton ressenti: mais en as tu la preuve? « J’ai l’impression » ne constitue pas la preuve du caractère indispensable de la norme iso 9001?
Je provoque, mais de plus toutes les questions que tu évoques, on peut se les poser et les décideurs se les posent sans cesse sans pour autant être certifiés? cf mon article intitulé « gagnez un restaurant, et sauvons la norme iso 🙂 »