En dehors des exigences spécifiques qu’il suffit de recueillir en lisant la norme EN 9100, il faut bien comprendre que la préoccupation principale des industriels qui ont fait évoluer cette norme au sein de l’IAQG* était et est toujours l’amélioration de la ponctualité des livraisons et son corollaire l’amélioration de la qualité.
La bonne santé du secteur aéronautique, atypique en nos temps de crise tient pour l’essentiel à une forte demande mondiale en provenance des pays asiatiques à croissance élevée. Cette conjoncture exceptionnelle depuis la moitié des années 2000 représente à la fois une chance de développement et un défi pour le secteur aéronautique, dont le marché et l’outil industriel sont mondialisés à l’image de l’ensemble de l’économie mondiale. Dès lors l’enjeu principal est la maîtrise d’une supply chain complexe avec en ligne de mire le respect des délais des programmes, dans un contexte de concurrence et de réduction continuelle des coûts et dans un environnement réglementaire sévère. La réponse est l’amélioration permanente de la qualité qui est passée du contrôle à la maîtrise de la qualité au premier coup.
Délais et qualité sont donc au cœur de la norme EN 9100 qui exige également que les donneurs d’ordre et leurs partenaires assurent une maîtrise permanente du cycle de vie du produit, de la conception à la réalisation et au soutien à l’utilisation. Cette maîtrise passe par une exigence explicite d’anticipation des risques dès le démarrage d’un programme, c’est-à-dire dès l’approche commerciale et l’appel d’offre ! Cette analyse de risque suivra le programme toute au long de sa vie, s’enrichissant à chaque étape avec des données clairement identifiées dans la norme , sans que cela soit exhaustif : les exigences spéciales identifiées lors de la phase commerciale ; les éléments critiques et les caractéristiques clés identifiées au cours de la conception, puis pris en compte dans la maîtrise et la surveillance de la production, sans oublier naturellement la qualification des procédés spéciaux, la veille sur la réglementation, la planification du projet et des opérations,. Chacune de ces données est identifiée et analysée, un risque Q C D est évalué et un plan d’action mis en place et suivi tout au long du programme, afin de contenir et réduire les risques pour assurer la maîtrise demandée.
L’IAQG s’est donné comme objectif une augmentation de 20 % du niveau de qualité et de ponctualité des livraisons dans le secteur.
Nouveauté : maintenant que les donneurs d’ordre et leurs partenaires TIER 1 sont certifiés, ceux-ci commencent à demander à leurs fournisseurs et sous-traitants de 2ème et 3ème rang de franchir le pas et requérir à leur tour la certification. Leur objectif est simple : diminuer les audits et le contrôle des fournisseurs et laisser à ceux-ci une part plus importante dans la gestion des modifications, la revue de premier article et la qualification des procédés spéciaux. Ceci afin de réduire encore les cycles et les coûts. Une opportunité d’augmentation de la valeur et de différenciation pour les TPE / PME du secteur.
Le programme de certification doit rester simple et proche des préoccupations opérationnelles et techniques de ces acteurs.
TM